la ville de Demnate  ,  مدينة دمنات

مدونة مدينة دمنات الجميلة التي تقع وسط جبال الاطلس المغربي la ville de Demnate est une belle ville Marocain

الثلاثاء، 10 ديسمبر 2019

C’ÉTAIT LES JUIFS DE DEMNAT EN 1950. MAROC.


C’ÉTAIT LES JUIFS DE DEMNAT EN 1950. MAROC.



Dans les années 40 du siècle dernier, sur 5 000 habitants de la ville de Demnat le tiers de la population était juive.

Petite ville du Maroc peuplée de Berbères N’Tifa et de Juifs qui, vers 1950, constituaient la moitié de la population estimée à 5 000 personnes. Demnat occupe le flanc d’une colline à 960 m d’altitude dominant les vallées des oueds Demnat et Tassaout, à 120 km à l’est de Marrakech. Son enceinte, en partie rainée, en terre banchée dessine un rectangle bastionné ; elle est contrôlée à l’est par la Kasbah (Tighremt) qui possède des douves profondes pouvant être mises en eau.
2La ville vit de son agriculture et du commerce. La vallée de la Tassaout porte sur ses versants vignes et surtout oliviers dont l’huile est le principal produit vendu sur le marché. La plaine est occupée par des cultures vivrières : céréales et fèves. Le marché hebdomadaire est important. Bétail, huile et quelques produits de l’artisanat local, surtout les cuirs et les tissages, sont échangés contre les productions des tribus montagnardes ou sahariennes : peaux fraîches, laine et dattes.
3Ch. de Foucauld visita Demnat en février 1883 ; il notait que les Juifs y étaient traités « avec une exceptionnelle bonté ». Malheureusement cette bonne entente n’était pas constante et, quelques années plus tard, des persécutions avec rapt de jeunes femmes vendues comme esclaves furent suffisamment graves pour émouvoir les puissances européennes et décider le sultan Moulay Hassan à créer un mellah dans un quartier distinct de Demnat (mai 1887).
4L’interpénétration culturelle entre Juifs et Musulmans est, ou plutôt était, telle qu’étaient honorés simultanément les mêmes saints dont l’appartenance à l’une ou l’autre confession demeurait douteuse. Cette interférence des croyances était particulièrement visible à Imi n’Ifri (« l’entrée de la grotte »), vaste tunnel naturel traversé par un torrent à quatre km au sud-est de Demnat, où Juifs et Berbères pratiquaient un culte tout imprégné d’un animisme* préislamique que sanctionnait le sacrifice d’un taureau noir lors d’un moussent*, deux semaines après l’Aïd el-Khébir. Mais tout au long de l’année, sur les bords d’une source en aval de la grotte, les femmes musulmanes aussi bien que les juives venaient sacrifier des poules dans l’espoir de devenir fécondes et de mettre au monde un garçon. E. Doutté rapporte une curieuse légende au sujet de cette grotte, celle de Malek es-Sif (« le Roi du sabre ») qui réussit à tuer Khettaf el-arais (« le Ravisseur des fiancées »), un génie malfaisant, doté de sept têtes, qui habitait la grotte et exigeait de la population d’alentour la livraison de jeunes filles. Malek es-Sif les délivra et, du corps décapité du monstre, sortirent une multitude de vers qui se changèrent en corneilles ; elles peuplent encore la grotte et le voisinage. Ces corneilles d’une espèce particulière sont appelées ghorab en-Nsara (« les corbeaux des chrétiens »), leur nom berbère est amzoui. La légende de la grotte d’Imi n’Ifri est intéressante par son rattachement à des thèmes du folklore universel. On y retrouve des éléments de la légende de Persée et Andromède, d’Hercule et l’hydre de Lerne, de saint Georges et le dragon et de saint Romain de Rouen.
5Comme le fait remarquer Ch. Pellat, Demnat se situe, sur le plan linguistique, à la limite des deux groupes de parlers berbères le tašelγit du Sud et le tamaziγt du Centre, d’où l’intérêt que portèrent à l’étude de sa langue des linguistes tels que S. Boulifa et plus tard E. Laoust.




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